Avant-propos, Commission de l’Union africaine

« L’Agenda 2063 visait à créer une Afrique prospère dont le développement serait piloté par les populations, en s’appuyant sur le potentiel offert par les Africains, notamment les femmes et les jeunes ».

S.E. Dr Monique Nsanzabaganwa, Vice-présidente de la Commission de l’Union africaine

Au cours de l’année écoulée, l’Afrique s’est rapprochée d’un développement inclusif et durable au bénéfice de tous ses habitants. La COVID-19 a certes occasionné des difficultés et mis en évidence les déséquilibres mondiaux, mais elle a également permis de réaffirmer l’une des principales caractéristiques de l’Afrique : la résilience. 

La plupart des restrictions imposées par les pays pour endiguer la propagation de la pandémie sont désormais levées et les pays embrassent de nouvelles formes de normalité. Le projet phare de l’Union africaine – la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) – a également progressé. La plupart des propositions de libéralisation tarifaire ont été partagées et les négociations sur les règles d’origine, qui étaient en suspens, sont sur le point d’aboutir. Une étape historique a été franchie avec le début des échanges commerciaux entre un groupe pilote de pays dont les commerçants n’avaient jamais bénéficié par le passé d’un accès préférentiel à leur propre marché. 

Pourtant, des obstacles subsistent. La liberté de circulation des personnes fait partie des domaines les plus affectés. Les restrictions imposées au déplacement des Africains par-delà les frontières entravent le commerce et étouffent l’industrialisation. Elles freinent l’innovation et entravent la formation de chaînes de valeur régionales.

Il ne suffit pas de s’entendre sur des règles d’origine qui favorisent les produits « fabriqués en Afrique ». Pour que la ZLECAf soit couronnée de succès, il faut également démanteler les barrières non tarifaires au commerce. Entre autres, les Africains doivent être libres de se déplacer sur le continent pour étudier, faire du commerce et développer leurs entreprises, sans se voir refuser l’accès à bord des avions et sans avoir à demander des visas longs à obtenir et coûteux, lesquels ne sont pas facilement accessibles en ligne.

L’indice d’ouverture sur les visas en Afrique (IOVA) de cette année indique que les pays africains sont en train de relever le défi. Dix pays ont amélioré leur note IOVA et quarante ont maintenu leur niveau. Bon nombre de restrictions sur les voyages ont été levées et il y a plus de pays que jamais qui offrent un visa électronique. En moyenne, les régimes de visa du continent sont plus ouverts que lors de la publication du premier rapport IOVA en 2016, et tout autant ouverts qu’ils l’étaient juste avant la pandémie. 

La dynamique et les opportunités actuelles augurent de grandes avancées pour l’année prochaine. Ce faisant, l’Afrique se rapprochera de la réalisation de l’une des aspirations de l’Agenda 2063 : un continent prospère et intégré où tous les Africains peuvent réaliser leur potentiel.

S.E. Dr Monique Nsanzabaganwa, 

Vice-présidente de la Commission de l’Union africaine