Un visa est une autorisation permettant à son détenteur de se rendre dans le pays de délivrance, où les autorités de l’immigration décident d’autoriser ou non l’entrée du voyageur. Il se présente généralement sous la forme d’un cachet apposé sur le passeport du voyageur. Sa délivrance s’effectue souvent dans les bureaux d’une représentation diplomatique située en dehors du pays de destination. Le voyageur doit le présenter aux autorités de l’immigration à son entrée dans le pays, qui se réservent alors le droit de lui refuser l’accès à son territoire. Il existe différentes catégories de visas (visas de transit, visas touristiques, visas de travail, etc.) et les procédures de délivrance varient d’un pays à l’autre. Il y a quelques années, les voyageurs étaient presque toujours tenus d’obtenir un visa avant de se rendre dans le pays de destination. Aujourd’hui, les visas électroniques permettent de réduire la charge administrative liée aux voyages à l’étranger. Ils rendent plus faciles la demande et l’obtention d’un visa par le voyageur avant son départ, et simplifient le processus de délivrance pour les autorités d’immigration du pays de destination du voyageur. Le visa électronique est une version dématérialisée du visa traditionnel, que le voyageur peut demander depuis son domicile, son bureau ou tout autre lieu, avant de partir en voyage. Pour demander un visa électronique, le voyageur se rend sur un portail en ligne dédié, où il remplit un formulaire de demande numérique et téléverse des copies électroniques de ses documents justificatifs, tels que son passeport, une preuve de fonds et un justificatif d’assurance, le cas échéant. Le nombre de pays africains ayant adopté un système de visa électronique a plus que doublé entre 2016 et 2019, passant de 9 à 21 pays. Ce nombre a de nouveau augmenté en 2020, pour atteindre 24 pays, et est resté inchangé depuis, sauf en 2022, où il est tombé à 23 pays. Sur les 20 pays les mieux classés au titre de l’IOVA 2023, huit ont adopté un système de visa électronique. Quatre autres pays ont dispensé les voyageurs africains de l’obligation de présenter un visa.
À l’heure actuelle, l’adoption d’un système de visa électronique par les pays africains n’a pas d’incidence sur leur classement au titre de l’IOVA. En effet, la formule de calcul de l’IOVA considère les visas électroniques comme des visas requis avant le voyage. Dans les prochaines éditions, cela pourrait changer. Pour être pertinente, la formule de l’IOVA devrait tenir compte du fait que les systèmes de visas électroniques de certains pays ne sont ouverts qu’aux demandeurs (voyageurs) de pays spécifiques. La formule devrait également permettre de pondérer les plateformes de visas électroniques touchées par des pannes fréquentes ou dont les normes de sécurité sont médiocres.
Bien que les systèmes de visas électroniques puissent contribuer à alléger les formalités de voyage, ils ne constituent pas une panacée pour la charge à laquelle sont confrontés de nombreux voyageurs africains pour obtenir un visa. Le temps gagné grâce au visa électronique dépend notamment de l’accès à un ordinateur doté d’une connexion internet stable et du degré de compatibilité de la plateforme de demande de visa avec les téléphones portables. Pour faciliter réellement les voyages, les systèmes de visas électroniques doivent être pleinement compatibles avec les plateformes Web et les navigateurs les plus courants, offrir des connexions sécurisées, être fiables et garantir un temps de fonctionnement de longue durée. Ces systèmes nécessitent de la part des États des investissements publics dans des infrastructures informatiques sûres et fiables. Ils requièrent également des processus administratifs efficaces pour gérer et rationaliser les informations que les voyageurs soumettent sous forme numérique. Les systèmes de délivrance de visas électroniques devraient, dans l’idéal, être suffisamment automatisés pour raccourcir les délais d’exécution. Cela dit, un système de visa électronique efficace présente de nombreux avantages, tant pour les voyageurs que pour le pays de destination. Le meilleur moyen d’alléger les formalités administratives liées aux voyages reste toutefois la suppression pure et simple des visas, c’est-à-dire l’adoption d’un régime d’entrée sans visa.
Pour inspirer confiance, les systèmes de visas électroniques doivent traiter les données avec soin. Les voyageurs veulent avoir l’assurance que les données qu’ils soumettent – qu’il s’agisse de données biométriques ou de dossiers médicaux et bancaires – sont sécurisées. Les pays émetteurs ont leurs propres préoccupations : ils ont besoin d’un système de visa électronique qui détecte les documents falsifiés, crypte les données en toute sécurité et fonctionne sur des plateformes informatiques répondant aux normes modernes en matière de sécurité, de redondance et de temps de fonctionnement.