Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC)



Pays membres : Angola, Burundi, Cameroun, Guinée équatoriale, Gabon, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Rwanda, São Tomé-et-Príncipe, Tchad

Ouverture des régimes de visa

La moyenne des notes IOVA des 11 États membres de la CEEAC est inférieure à la moyenne de toutes les autres CER, même si deux des vingt pays les plus performants (le Burundi et le Rwanda) en sont des États membres (et que le Rwanda a une note parfaite). Cette faible note n’est pas due à un manque de volonté : la CEEAC a adopté son protocole sur la libre circulation et le droit d’établissement des ressortissants des États membres il y a une quarantaine d’années et y a depuis apporté des amendements pour en accélérer la mise en œuvre. Pourtant, peu de progrès ont été réalisés et la libre circulation des personnes n’est effective que dans quelques États membres.
 
La faible note de la CEEAC traduit le nombre important de ses membres classés parmi les pays dont les régimes de visa sont les moins ouverts sur le continent. La nouvelle politique d’exemption de visa du Rwanda a fait grimper la note moyenne de la région cette année, mais la plupart des États membres continuent d’exiger des visiteurs qu’ils obtiennent un visa avant leur voyage. Hormis le Rwanda, le seul État membre de la CEEAC dont la note IOVA a augmenté en 2023 est la Guinée équatoriale, qui a étendu les privilèges de l’exemption de visa aux citoyens du Cameroun voisin.
 
La note de l’Angola a chuté suite à l’annulation de sa politique de visa à l’arrivée pour les ressortissants de sept pays. En octobre 2023, toutefois – soit après la phase de collecte des données pour le présent rapport – l’Angola a annoncé qu’il accorderait une exemption de visa à plusieurs pays africains. Cette mesure améliorera son classement l’année prochaine.
 

Réciprocité régionale

En général, les États membres de la CEEAC sont plus accueillants envers les autres membres du bloc qu’envers les autres pays d’Afrique. Cela se traduit par les notes de réciprocité de la CEEAC. Dans 31 % des possibilités de voyage, les membres de la CEEAC offrent à leurs citoyens respectifs une entrée sans visa ; dans une autre proportion de 31 % des possibilités de voyage, ils exigent un visa avant le voyage. Cela signifie que dans près de deux tiers des itinéraires de voyage, les pays appliquent réciproquement leur politique en matière de visa, même si celle-ci n’est pas toujours libérale. La réciprocité de l’exemption de visa entre les pays de la CEEAC repose sur le fait que la plupart des membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), un sous-groupe de six pays membres de la CEEAC, s’accordent l’exemption de visa pour l’entrée sur leur territoire.
 
Entre-temps, la réciprocité en matière d’exemption de visa dans la CEEAC est passée de 27 % en 2022 à 31 % cette année, ce qui s’explique par le fait que davantage de pays de la région accordent l’exemption de visa aux autres États membres qui en font de même. Avec 31 %, la CEEAC dépasse largement le taux de réciprocité en matière d’exemption de visa sur le continent (la moyenne est de 21 %). Comme l’année dernière, les membres de la CEEAC n’ont pas de politique de réciprocité en matière de visa à l’arrivée, principalement parce que seul le Burundi dispose d’une telle politique ; les autres États membres de la CEEAC exigent que les citoyens des autres États membres obtiennent un visa avant leur arrivée ou les autorisent à entrer sur leur territoire sans visa.