L’Afrique progresse dans sa quête d’une plus grande intégration, et l’indice d’ouverture sur les visas en Afrique (IOVA) permet de mesurer clairement les progrès accomplis – afin de s’assurer qu’une attention constante est accordée à la nécessité de créer un continent où les déplacements sont fluides et où les frontières relient au lieu de diviser. L’indice de cette année révèle à la fois des progrès encourageants et des obstacles persistants.
À la BAD, nous considérons que l’ouverture sur les visas est fondamentale pour l’atteinte des objectifs de notre stratégie décennale (2024-2033), qui vise à saisir les opportunités offertes à l’Afrique pour créer un continent prospère, inclusif, résilient et intégré. Lorsque nous supprimons les obstacles à la circulation, nous facilitons la création de marchés plus vastes et plus attrayants, nous renforçons le commerce intra-africain et nous encourageons les investissements qui stimulent la création d’emplois et l’industrialisation.
De nombreux pays africains ont pris des mesures pour simplifier les procédures d’obtention de visas ou offrent des options d’exemption de visa ou de délivrance de visa à l’arrivée à un plus grand nombre de voyageurs africains. Aujourd’hui, l’ouverture des régimes de visa en Afrique a atteint son niveau le plus élevé depuis que nous avons commencé à la suivre il y a neuf ans, en 2016. À ce jour, 39 pays africains ont amélioré leur note, ce qui témoigne de l’engagement commun de l’Afrique à faciliter les voyages et à encourager la collaboration transfrontalière.
Malgré ces progrès, l’IOVA 2024 révèle des défis redoutables. De nombreux Africains se heurtent encore à des obstacles considérables en matière de visas lorsqu’ils se rendent dans les pays voisins, ce qui limite non seulement l’accès aux opportunités pour les voyageurs curieux, mais aussi les rêves des jeunes entrepreneurs et des professionnels.
Alors que nous nous efforçons à faire progresser la ZLECA, à renforcer les chaînes de valeur régionales et à créer de nouvelles opportunités dans le secteur dynamique des services, il est évident que les exigences en matière de visa, les processus qui les accompagnent et les coûts élevés d’obtention des visas sont des obstacles que nous devons briser. Pour forger « l’Afrique que nous voulons », comme le prévoit l’Agenda 2063 de l’UA, nous devons nous attaquer à ces obstacles de toute urgence et avec créativité. Des solutions telles que les visas électroniques et les autorisations de voyage électroniques ouvrent la voie à des déplacements plus aisés. Mais nous pouvons et devons aller plus loin. Alors que les communautés économiques régionales continuent de modéliser les meilleures pratiques en matière de libre circulation, nous avons l’occasion d’étendre ces pratiques à l’ensemble du continent.
En supprimant les obstacles liés aux visas, nous nous rapprocherons d’une Afrique unie par des objectifs communs, la libre circulation et la prospérité collective pour tous. J’espère que cet indice continuera à servir d’outil puissant pour les décideurs politiques, en mettant en lumière les domaines qui méritent d’être célébrés, tout en soulignant ceux qui doivent être améliorés en permanence. La Banque africaine de développement est fière de soutenir ce travail important aux côtés de la Commission de l’Union africaine.
Nnenna Lily Nwabufo Vice-présidente Développement régional, intégration et prestation de services Groupe de la Banque africaine de développement