Les visas électroniques offrent aux voyageurs la possibilité d’obtenir un visa par voie électronique avant leur voyage. La principale différence entre un visa électronique et un visa classique réside dans la commodité de la procédure associée aux visas électroniques, qui peuvent être obtenus depuis le confort de son domicile ou de son bureau, ou même pendant le voyage. Un avantage important réside dans le fait qu’un visa électronique n’exige pas que le demandeur se sépare de son passeport ou qu’il se rende au bureau de représentation diplomatique compétent, qui peut se trouver dans une autre ville (ce qui entraîne des frais supplémentaires et le fait d’être privé de son passeport pendant un certain temps, ce qui comporte des risques supplémentaires considérables). Les principaux avantages des visas électroniques sont les suivants :
Fondamentalement, un visa électronique conserve les éléments clés d’un visa avant le voyage et est reconnu comme tel dans l’IOVA. Les informations demandées au demandeur sont souvent identiques ou similaires et peuvent inclure des données biométriques, des copies des billets d’avion, la confirmation d’un hébergement dans le pays de destination, des lettres d’invitation, une vérification de capacité financière (comme des relevés bancaires), une copie numérisée du passeport, etc. Les systèmes de demande de visa électronique de certains pays africains sont plus complexes et plus exigeants que d’autres, ce qui reste la prérogative du pays d’accueil.
Les visas électroniques peuvent être considérés comme un élément de la stratégie numérique d’un pays et du processus de modernisation du système d’immigration. Ils offrent des avantages au voyageur potentiel en termes de coût, de temps et de commodité, mais en fonction des exigences spécifiques du pays, ils peuvent encore impliquer des frais administratifs importants. Ils nécessitent également l’accès à des installations numériques pour le processus de demande. Pour le pays d’accueil, ils nécessitent un investissement dans une plateforme Web appropriée, ainsi que dans les systèmes et processus numériques connexes, mais offrent l’avantage de recueillir et de conserver numériquement les informations relatives aux demandeurs. Cela impose au pays d’accueil des obligations en matière de sécurité numérique et de respect de la vie privée.
Même si le visa électronique représente un progrès technologique et allège les formalités administratives pesant à la fois sur le voyageur et sur les autorités, il ne constitue qu’une étape intermédiaire et devrait s’inscrire dans le cadre d’un effort visant à faciliter les déplacements transfrontaliers sans visa, de manière à répondre à l’aspiration d’un continent véritablement intégré. Pour que les visas électroniques allègent le fardeau pesant sur les voyageurs et soient plus efficients, la procédure d’obtention doit être efficace, techniquement fiable, sûre, transparente, abordable et réduire les frais administratifs pour le voyageur.
L’expérience de l’Afrique en matière de visas électroniques est quelque peu mitigée : même si le nombre de portails de demande de visas électroniques est passé de 24 à 263 au cours de l’année écoulée, le rapport de l’IOVA 2024 fait néanmoins état de plusieurs lacunes.
Bien que la plupart des sites proposent une procédure relativement simple qui comprend le téléversement des données biométriques du voyageur potentiel, la soumission d’une photo de style passeport ou d’une photo prise par lui-même, ainsi que de certaines autres informations relatives au voyage (telles que les détails de l’itinéraire ou la confirmation des billets d’avion et de l’hébergement), d’autres s’apparentent davantage à une AVE et conseillent d’obtenir le visa électronique avant de prendre les dispositions finales pour le voyage. Cela exclut la confirmation des billets d’avion et de l’hébergement. Cette procédure nécessite parfois la collecte du visa électronique au point d’entrée, en utilisant la preuve de l’autorisation de voyage ou de la lettre d’entrée obtenue précédemment par le biais de la procédure de visa électronique du pays de destination. Dans certains systèmes, le visa électronique est délivré à des fins d’impression par le demandeur, ou de conservation par ce dernier sur un appareil électronique, tandis que d’autres délivrent un code de réponse rapide (QR) qui permet de retirer le visa électronique au point d’entrée – combinant ainsi une forme d’AVE avec une procédure de délivrance de visa à l’arrivée.
Cependant, plusieurs systèmes de visas électroniques n’offrent pas nécessairement la commodité attendue ou la sécurité des données. Un portail de visa électronique qui n’est pas sécurisé signifie que la connexion entre le site Web et le navigateur Web du demandeur n’est pas cryptée, ce qui peut exposer des informations telles que les numéros de carte de crédit et d’autres informations personnelles à une interception par des tiers.
Sur la plateforme de visa électronique d’un pays, les voyageurs ont été informés de la suspension des services. Le portail de visa électronique d’un autre pays ne fournissait aucune information sur l’admissibilité, les exigences de base ou les coûts, et tous ses liens Web et références pour des informations supplémentaires étaient inactifs. Une demande écrite à l’adresse indiquée concernant ce problème n’a donné lieu à aucune réponse ni à aucun changement au moment de la publication. Sur d’autres sites, les informations de base sur les coûts, les documents essentiels ou les informations requises, présentées de manière claire et cohérente pour faciliter le remplissage des formulaires de demande, faisaient défaut et n’apparaissaient qu’après l’enregistrement sur le portail de visa électronique, ce qui laissait peu de marge de temps pour s’y préparer. Un examen régulier des systèmes de visas électroniques est encouragé afin de s’assurer qu’ils facilitent des processus plus simples.
Les coûts des visas électroniques varient aussi considérablement d’un pays à l’autre. Par exemple, un visa électronique peut coûter 10 USD/10 EUR (pour un séjour de 14 jours maximum) dans un pays, alors que dans un autre, il peut atteindre 153 EUR.
Les frais de visa peuvent ajouter des frais généraux importants à la charge globale du voyageur. Il n’est pas clair si les frais de visa sont destinés à contribuer aux frais généraux administratifs de base et directs, s’ils constituent une forme de recouvrement des coûts par le pays émetteur (pour le traitement et la maintenance du système) ou s’ils sont une source lucrative de revenus. Afin de faciliter la circulation intra-africaine des personnes, il est important que ces coûts, lorsqu’ils existent, soient abordables, raisonnables et représentent une approximation du service rendu, plutôt qu’une simple source de revenus.
3 Ce chiffre exclut le Lesotho, dont le système de visa électronique est actuellement suspendu. La Tunisie (non incluse dans le total ci-dessus) a lancé un appel d’offres en septembre 2024 pour la mise en œuvre d’un système de visa électronique