États membres : Burundi, Comores, Djibouti, Égypte, Érythrée, Eswatini, Éthiopie, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Seychelles, Somalie, Soudan, Tunisie, Zambie, Zimbabwe
Le COMESA se classe actuellement au cinquième rang des huit CER pour l’ouverture moyenne en matière de visas (2023 : quatrième), plusieurs facteurs contribuant à ce changement. Deux de ses États membres sont conjointement les pays les mieux classés au titre de l’indice, tandis que sept autres se classent parmi les 20 premiers. Plusieurs changements, ainsi que l’introduction par le Kenya d’une AVE pour tous les pays non-membres de la CAE, ont contribué à un léger changement négatif net de l’ouverture des régimes de visa dans l’ensemble de la région. Huit États membres ont procédé à des changements, cinq étant positifs et trois durcissant leur politique en matière de visas. Un pays, l’Éthiopie, exige désormais un visa aux ressortissants de l’Égypte, de l’Érythrée, de la Libye et du Soudan avant leur voyage, mais a supprimé l’obligation de visa pour les ressortissants du Maroc et de l’Afrique du Sud.
Il est intéressant de noter que les changements ne concernent généralement pas un ou deux autres pays seulement, comme on pourrait s’y attendre lorsque des pays concluent des accords bilatéraux sur l’assouplissement de leurs politiques en matière de visas. Les pays qui ont mis en œuvre un ou plusieurs changements positifs – dont certains avaient déjà été mentionnés dans le rapport de l’année dernière, mais n’étaient pas couverts par la période de collecte des données – sont l’Érythrée, la Libye, le Malawi, la Tunisie et l’Ouganda, tandis que de nouvelles restrictions ont été mises en œuvre par les Comores (vis-à-vis des autres États membres du COMESA, le Burundi et la Somalie, dont les citoyens n’ont plus droit à un visa à l’arrivée), et par l’Éthiopie vis-à-vis des citoyens des pays mentionnés plus haut.
La réciprocité en matière d’exemption de visa au sein du COMESA continue d’être relativement faible, ne devançant que marginalement l’IGAD. La région obtient une note de 17 % pour cet indicateur, soit un niveau inférieur à celui de toutes les années précédentes. Fait révélateur, la réciprocité en matière d’exemption de visa est beaucoup moins alignée que le type de réciprocité où un visa est exigé avant le voyage, qui s’applique à 22 % des voyages au sein du COMESA.
Le Kenya et l’Ouganda obtiennent les meilleurs résultats en ce qui concerne la réciprocité régionale en matière d’exemption de visa : tous deux bénéficient d’un accès réciproque sans visa avec la moitié des États membres du COMESA. Tous deux sont également membres de la CAE, une région où la plupart des déplacements intrarégionaux sont exempts de visa. En revanche, les Comores, Djibouti, l’Égypte, Madagascar, la Somalie et le Soudan n’ont pas d’accès réciproque sans visa avec d’autres États membres du COMESA, car leurs politiques en matière de visas exigent toujours un visa, soit avant le voyage, soit à l’arrivée. Dans 50 % de tous les scénarios de voyages intrarégionaux, les politiques de visa respectives des pays d’origine et de destination ne sont pas harmonisées.
La faible note du COMESA concernant la réciprocité en matière d’exemption de visa démontre que les protocoles de la région sur la libre circulation des personnes ne sont pas encore largement ratifiés et mis en œuvre. Le premier instrument – le Protocole sur l’assouplissement progressif et l’élimination éventuelle des exigences en matière de visa – a été adopté en 1984 et visait à réduire l’obligation de visa pour les voyages intrarégionaux en permettant un accès sans visa pendant 90 jours. Le second instrument – le Protocole du COMESA sur la libre circulation des personnes, de la main-d’œuvre et des services, et le droit d’établissement et de résidence – a été adopté en 19989 et visait à étendre de manière substantielle la circulation des personnes afin d’inclure le droit d’établissement, par le biais d’une mise en œuvre progressive. Mais ce protocole n’a toujours pas été ratifié par tous les États membres, seuls 10 pays sur 21 l’appliquent (Kenya, Madagascar, Maurice, Malawi, Rwanda, Eswatini, Seychelles, Ouganda, Zambie et Zimbabwe), malgré les efforts renouvelés depuis fin 2023 pour faire avancer ce processus.
9. comesacourt.org