États membres : Bénin, Burkina Faso, Comores, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Nigeria, République centrafricaine, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tchad, Togo, Tunisie
La CEN-SAD comprend un grand nombre des pays les plus performants du continent en matière d’ouverture des régimes de visa. Bien que sa note moyenne régionale ait légèrement baissé depuis l’année dernière, la faisant passer de la deuxième à la troisième place parmi les huit CER, la région continue de représenter la plupart des pays classés parmi les 10 premiers et les 20 premiers au titre de l’IOVA. Sept des dix pays les plus performants du continent sont membres de la CEN-SAD. Cette CER compte également le plus grand nombre d’États membres, puisque près de la moitié des pays du continent en font partie. Cependant, la plupart d’entre eux appartiennent également à d’autres CER, dont la CEDEAO, la CER la plus importante et la plus intégrée en termes de libre circulation des personnes, ce qui exerce une grande influence sur la note de la CEN-SAD. Cependant, dans le même temps, trois des quatre pays les moins bien classés au titre de l’IOVA sont également membres de la CEN-SAD.
La promotion de la libre circulation des personnes, des biens et des services reste un objectif central de la CEN-SAD. Cependant, cela ne s’est pas encore traduit par des niveaux élevés coordonnés et soutenus d’ouverture des régimes de visa entre tous ses États membres. La réciprocité en matière d’exemption de visa est réalisée dans 34 % des scénarios de voyages intrarégionaux, ce qui place la région au cinquième rang des CER dans ce domaine. Neuf des dix pays les plus performants en termes de réciprocité de la politique régionale d’exemption de visa au sein de la CEN-SAD sont également membres de la CEDEAO, qui obtient une note de 99 % dans cette mesure. Ceci attire l’attention sur le fait que non seulement il existe une grande variation dans la manière dont les politiques de visa sont appliquées au sein de la région, mais aussi que l’ouverture des régimes de visa par les pays individuels envers les non-membres de la CEN-SAD est souvent beaucoup plus libérale que celle appliquée aux membres du groupe.
Parfois, ce sont des raisons économiques qui poussent les pays à adopter des politiques plus libérales que ce que les autres États membres offrent en retour. La main-d’œuvre saisonnière peut jouer un rôle important dans les schémas migratoires régionaux, notamment dans le secteur agricole où, par exemple, la production de cacao et de coton, en particulier dans certains pays côtiers, peut attirer des migrations vers l’intérieur lorsque la demande de main-d’œuvre et les possibilités d’emploi qui y sont associées sont élevées.
À l’autre extrémité du spectre, seules deux CER (IGAD et COMESA) ont des niveaux de non-réciprocité sur leurs régimes de visa plus élevés que la CEN-SAD, ce qui suggère une non-uniformité relativement élevée dans la mise en œuvre des politiques régionales de circulation des personnes et des approches différentes de la migration vers l’intérieur parmi les États membres. Ceci est illustré par certains des pays ayant des notes élevées au titre de l’IOVA, tels que le Bénin et la Gambie, qui offrent une exemption de visa aux citoyens de tous les pays du continent, alors que seuls 14 et 13 États membres de la CEN-SAD respectivement, appliquent en retour la même ouverture en matière de réciprocité. Toutefois, ces exigences en matière de visa sont généralement appliquées par des pays beaucoup plus éloignés (mais qui font toujours partie de la CEN-SAD), et non par les pays voisins. Le Ghana et le Nigeria, qui occupent respectivement les cinquième et sixième rangs, ont également tendance à appliquer des politiques de visa plus strictes à l’égard des ressortissants des pays non-membres de la CEDEAO au sein de cette CER, bien que la non-réciprocité qui en résulte dans ces deux exemples tende à impliquer des facilités de visa à l’arrivée qui ne sont pas réciproques avec l’État partenaire, puisqu’il n’existe pas de système de ce type.
8 UNECA (archive)