Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)

 

États membres : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Comores, Eswatini, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, République démocratique du Congo, Seychelles, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe

 

 

Ouverture des régimes de visa

La SADC continue d’afficher la deuxième note moyenne la plus élevée en matière d’ouverture des régimes de visa. Deux de ses 16 membres (Seychelles et Maurice) se classent parmi les 10 premiers et 4 autres pays figurent parmi les 20 premiers au titre de l’IOVA (Mozambique, Madagascar, Comores et Tanzanie). Chacun de ces pays est situé sur la côte est de l’Afrique ou est un État insulaire. Plusieurs d’entre eux sont également membres du COMESA. La Namibie a manqué de peu de figurer parmi les 20 premiers pays (2024 : 21), après avoir assoupli ses restrictions en matière de visa à l’égard du Ghana au cours de l’année écoulée. 

La note de la SADC s’est légèrement améliorée par rapport à 2023 et a atteint son niveau le plus élevé depuis le premier rapport de l’IOVA, progressant graduellement au fil des ans. Au fil du temps, six États membres ont amélioré leur note : le bond le plus important a été réalisé par l’Angola, qui a supprimé les restrictions en matière de visas pour les ressortissants de neuf pays africains. Il est à noter que cinq des pays bénéficiant de cette politique plus libérale sont membres de la SADC, ce qui témoigne de l’engagement de l’Angola à adhérer aux principes établis de la SADC en matière de libre circulation des personnes. D’autres améliorations ont été apportées par le Malawi (assouplissement de sa politique à l’égard du Ghana et de la Sierra Leone), la Namibie, le Mozambique (politique d’exemption de visa à l’égard du Sénégal), l’Afrique du Sud (pas de visa requis pour les ressortissants du Ghana) et la Tanzanie (passage de l’obligation de visa avant le voyage à la politique de visa à l’arrivée à l’égard de l’Éthiopie).

Plusieurs engagements en faveur de la libre circulation des personnes dans la région sont contenus dans différents protocoles et plans régionaux, notamment le protocole sur la facilitation de la circulation des personnes (dont l’article 3 oblige les États membres à permettre l’entrée sans visa des citoyens d’autres États membres, jusqu’à 90 jours par an, pour des visites de bonne foi). La mise en œuvre complète de l’accord prend du retard ; tous les États membres ne l’ont pas signé et seuls sept d’entre eux l’ont ratifié et l’ont transposé dans leur droit national (12) (ce qui est inférieur au seuil requis pour son entrée en vigueur – la dernière ratification a eu lieu en 2019). Cette question transversale figure également dans d’autres protocoles et plans de la SADC, par exemple le Protocole sur le commerce des services, qui repose essentiellement sur la circulation des personnes, ou le Plan d’action de la SADC sur la migration de la main-d’œuvre.

Réciprocité régionale

Avec une note de 60 %, la réciprocité de la SADC en matière d’exemption de visa se classe au troisième rang des CER. Les politiques en matière de visa de certains pays, comme la RDC, qui exige un visa préalable pour tous les autres États membres de la SADC sauf deux, et celles de Madagascar et des Comores, qui n’offrent qu’un visa à l’arrivée, pèsent sur la note de réciprocité de la SADC. Mais dans l’ensemble, l’obligation de visa préalable est faible pour les voyages à l’intérieur de la SADC, et dans seulement 6 % des scénarios de voyages, les États membres exigent un visa de leurs ressortissants respectifs. 

L’Angola, le pays de la SADC le moins bien classé parmi ceux qui offrent une entrée avec une exemption significative de visa, a amélioré sa note de réciprocité de manière remarquable après avoir autorisé l’accès sans visa aux citoyens de cinq autres États membres de la SADC depuis le précédent rapport de l’IOVA. Les performances de plusieurs États membres de la SADC indiquent que leurs politiques bilatérales en matière d’exemption de visa sont relativement bien alignées, conformément à un programme régional global, même si, individuellement, certains pays obtiennent encore des résultats relativement médiocres au titre de l’indice global. Par exemple, l’Eswatini (33e) et le Lesotho (36e) se situent dans la moitié inférieure de l’indice IOVA, mais offrent une entrée sans visa à 12 et 11 autres États membres de la SADC respectivement, et bénéficient de niveaux relativement élevés d’alignement des politiques au sein de la SADC dans cet indicateur. Cela peut être attribué à l’importance des politiques régionales sur la libre circulation des personnes et est un indicateur que l’environnement régional peut servir de premier pas important vers une plus grande ouverture des régimes de visa, mais offre également un environnement relativement plus sûr pour le faire, où les pays pourraient autrement être plus réticents ou limités par des sensibilités politiques et autres.