La liberté de circuler à travers les frontières reste un pilier fondamental du programme d’intégration du continent. Au cours de l’année écoulée, les politiques des pays en matière de visas ont continué d’évoluer, parfois en termes généraux, mais souvent de manière plus nuancée et spécifique à chaque pays, par exemple dans le contexte régional, dans le cadre d’accords réciproques ou de préoccupations présumées en matière de sécurité. Parfois, cependant, l’évolution de la politique en matière de visa met en évidence un décalage apparemment paradoxal entre l’ouverture des pays en matière de visas et le soutien à la facilitation des voyages intra-africains dans le cadre d’un programme d’intégration régionale plus large. Pourtant, certains pays se montrent réticents, voire méfiants, à l’égard d’engagements plus poussés visant à faciliter la circulation des personnes dans le cadre du programme d’intégration continentale.
Dans le contexte des progrès réalisés ces dernières années, l’ouverture en matière de visas reste à un niveau bien plus élevé aujourd’hui qu’il y a neuf ans, lorsque le premier rapport de l’IOVA a été publié. En 2024, malgré une note globale légèrement inférieure à celle de 2023, d’autres évolutions positives ont eu lieu. Certaines d’entre elles concernent la numérisation des formalités de visa, ou les AVE avant le voyage. Bien qu’ostensiblement progressistes, ces mesures ont parfois – mais pas toujours – facilité les voyages et ont entraîné des répercussions différentes sur les citoyens des différents pays. Il est important que les pays étudient attentivement les changements de politique en matière de visa en se demandant si ces changements réduisent en fin de compte la charge associée aux voyages intra-africains plutôt que de simplement la déplacer.
Si l’IOVA suit et mesure les politiques en matière de visa des pays, un autre facteur important concerne les coûts et les frais généraux liés aux visas et à l’administration. Les régimes de visa africains imposent aux voyageurs des exigences très différentes en matière d’information avant le voyage. Les frais de visa peuvent devenir une charge importante et même un obstacle à la circulation des personnes.