L’année 2024 a été marquée par des changements importants dans les notes IOVA. Sur les 54 pays du continent, 17 ont amélioré leur note IOVA au cours de l’année écoulée, en s’appuyant sur les 15 pays qui avaient enregistré une amélioration dans la dernière édition. Les notes de 29 pays sont restées inchangées (2023 : 35), tandis que huit pays ont vu leur note baisser dans la présente édition (2023 : 4). L’effet net de ces changements a été une note globale légèrement inférieure à celle de 2023, passant de 0,485 (2023) à 0,479 (2024). Dans le cadre de l’IOVA, cette note est comparable à celle de 2022 et plus élevée que la note globale des six années précédentes.
En 2024, plusieurs pays ont modifié leur politique en matière de visa. Certains ont été audacieux, instituant des réformes positives en matière de visa qui ont entraîné des progrès tangibles vers un continent plus ouvert. De nombreux pays ont apporté des modifications bilatérales à leur politique en matière de visa, souvent sur une base réciproque et d’une manière apparemment coordonnée. Dans certains cas, les changements de politique ont été plus nuancés, tout en apportant des avantages tangibles aux personnes directement concernées, notamment en ce qui concerne l’introduction des visas électroniques.
D’autres changements de politiques ont créé de nouveaux obstacles qui nuisent à la facilité de circulation, ce qui a pour conséquence d’alourdir les déplacements de certains citoyens. Certains de ces changements de politique sont liés à des préoccupations de politique intérieure ou étrangère, à des raisons politiques, sécuritaires ou autres. Par exemple, en 2024, certains pays ont supprimé la possibilité d’obtenir un visa à l’arrivée, obligeant les voyageurs à obtenir un visa (classique ou électronique) avant d’entreprendre leur voyage. Dans d’autres cas, un grand nombre de pays ont adopté les nouvelles technologies et lancé des processus de numérisation des procédures de voyage et d’immigration qui, malgré leurs bonnes intentions, ont ajouté des exigences supplémentaires pour les voyageurs et n’ont pas facilité la circulation. L’introduction des autorisations de voyage électroniques (AVE) par certains pays en est un exemple.
Les conflits dans certaines régions d’Afrique jouent un rôle dans les politiques en matière de voyages et de migrations en général, forçant le déplacement de personnes, mais aussi les empêchant de le faire dans certains cas, et entraînant souvent un vécu expérientiel pour les voyageurs transfrontaliers qui s’écarte de la politique officielle.
Parmi les avancées encourageantes survenues au cours des 12 derniers mois, citons l’amélioration de la note de 15 pays, contre 10 pays entre 2021 et 2022. En outre, 35 pays ont maintenu leur niveau d’ouverture sur les visas, et seuls quatre pays ont enregistré une baisse. Lors de l’exercice précédent, quatre pays avaient également enregistré une baisse de leur note, mais deux d’entre eux (le Sénégal et la République centrafricaine) font partie de ceux dont la note a augmenté cette année.
*Les voyages intra-africains sont des voyages effectués par des citoyens africains entre des pays africains