Avant-propos du Groupe de la Banque africaine de développement

Au cours de l’année écoulée, l’Afrique a continué à démanteler les obstacles à la circulation des personnes le long de ses frontières. Comme le montre l’indice d’ouverture sur les visas en Afrique (IOVA) cette année, la note moyenne d’ouverture des régimes de visa sur le continent n’a jamais été aussi élevée.

Il est particulièrement encourageant de constater que les restrictions de voyage liées à la pandémie ont été totalement abolies et que l’ouverture des régimes de visa dépasse aujourd’hui son niveau prépandémique. Des progrès continuent également d’être enregistrés dans différents volets de la ZLECAf, ce qui offre des perspectives réalistes quant à la possibilité de voir bientôt les avantages de l’accord se matérialiser sur l’ensemble du continent. L’objectif est plus clair que jamais : faire de l’Afrique un continent plus intégré au sein duquel les biens, les services, les capitaux et les personnes peuvent circuler librement à travers les frontières.

À la lecture de cette huitième édition du rapport sur l’ouverture des régimes de visa en Afrique, et au regard des progrès réalisés depuis 2016, nous sommes fiers de constater que 35 pays ont amélioré leur note au cours des huit dernières années. En outre, quatre pays ont supprimé toute obligation de visa pour les voyageurs africains, contre trois l’année dernière et un en 2016. Aujourd’hui, 42 pays offrent des voyages sans visa aux citoyens d’au moins cinq autres pays, et davantage de nations pratiquent la réciprocité en matière de voyages sans visa que par le passé.

Le contexte régional reste un moteur important de l’ouverture des régimes de visa, les CER continuant à montrer la voie en matière de circulation des personnes. Six des huit CER reconnues par l’Union africaine ont vu le niveau moyen d’ouverture des visas de leurs membres s’améliorer au cours de l’année écoulée. Certaines communautés font preuve d’une énergie nouvelle dans la mise en œuvre de protocoles régionaux visant à promouvoir la libre circulation des personnes.

Cela dit, des améliorations sont encore possibles. Dans 46 % des scénarios de voyage d’un pays à un autre, les Africains doivent toujours obtenir un visa avant leur départ vers d’autres pays du continent. Les restrictions en matière de visa sont particulièrement importantes en Afrique du Nord et en Afrique centrale. La poursuite de la libéralisation des visas est essentielle à la réalisation de l’« Afrique que nous appelons de tous nos vœux ». L’adoption de politiques libérales en matière de visa favorisera non seulement la fluidité des déplacements, mais contribuera également à une prospérité partagée.


Marie-Laure Akin-Olugbade
Vice-présidente
Développement régional, intégration et prestation de services
Groupe de la Banque africaine de développement