Avant-propos de la Commission de l’Union africaine
 

Les pays africains continuent d’avancer à grands pas dans la finalisation de plusieurs questions en suspens concernant la ZLECA. Conformément à la vision de l’UA qui est celle d’un continent bien intégré sur le plan socioéconomique, cet important projet phare du cadre de l’UA pour la transformation structurelle – l’Agenda 2063 – devrait permettre à des millions de citoyens du continent de sortir de la pauvreté en stimulant le commerce intra-africain de biens et de services, en créant des opportunités économiques au niveau national et une plateforme pour l’expansion des chaînes de valeur intra-africaines, ainsi qu’en réduisant les obstacles à la circulation des capitaux. 

Ces objectifs ont tous un point commun : leur succès dépend de la facilité avec laquelle les Africains peuvent franchir les frontières nationales, que ce soit pour des raisons économiques, pour partager des idées, pour renforcer la cohésion sociale, pour créer des entreprises, ou pour fournir et obtenir des services en dehors de leur pays d’origine. Le partage intrinsèque des services dans les activités productives et le commerce est souvent largement sous-estimé, alors qu’il reste un élément essentiel. Presque tous les services contiennent un élément humain et, pour la plupart, impliquent le déplacement de personnes de part et d’autre des frontières pour la fourniture ou l’obtention de ces services. La liberté de circulation est donc un facteur déterminant qui permet de stimuler de façon endogène le développement en vue d’assurer le succès final de la ZLECA dans la réalisation de ses buts et objectifs. 

Rassembler 55 pays sous un même regroupement commercial préférentiel, dont les disciplines vont au-delà du commerce des biens et des services et couvrent également l’investissement, le commerce numérique, les femmes et les jeunes dans le commerce, la concurrence et les droits de propriété intellectuelle, a été une entreprise de grande envergure. En fin de compte, les commerçants de chaque pays seront en mesure de commercer sur une base préférentielle avec tous les autres marchés et pays du continent. Bien qu’il reste encore du travail à faire, plusieurs initiatives importantes permettent assurément de sentir déjà les résultats positifs : l’initiative de commerce guidé (GTI), avec un nombre croissant de pays participants, a permis le démarrage d’échanges commerciaux significatifs dans le cadre de la ZLECA ; la mise en place d’un système de rapport et de suivi en ligne qui permet de traiter et d’éliminer les barrières non tarifaires ; et la création d’un système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS) qui facilite des paiements transfrontaliers efficaces en temps réel dans différentes monnaies. En conséquence, l’enregistrement des actes d’état civil et les systèmes inter-exploitables, y compris l’identité légale numérisée, jouent un rôle crucial dans la facilitation des déplacements et le renforcement du commerce transfrontalier.  

Le rapport de l’IOVA de cette année démontre que la seule constante est le changement : plusieurs développements sur l’ouverture des régimes de visa indiquent une trajectoire politique positive et une volonté politique de faciliter la circulation transfrontalière des personnes. Cependant, plusieurs pays restent réticents, et les réussites émergentes contribueront, espérons-le, à une nouvelle dynamique positive globale. Il reste un long chemin à parcourir et une grande marge de manœuvre pour que les progrès en matière d’ouverture des régimes de visa se traduisent par des engagements plus profonds et plus progressifs pour faciliter la circulation des gens d’affaires et des prestataires de services à travers les frontières de l’Afrique. 

Saisissons les opportunités qui s’offrent à nous.

S. E. Mme l’Ambassadeur Minata Samate Cessouma

Commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social
Commission de l’Union africaine