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Les chaînes de valeur africaines et la ZLECAf 

L’une des ambitions de la ZLECAf est de créer de nouveaux marchés continentaux pour les produits fabriqués en Afrique. De nombreux pays africains produisent principalement des biens non transformés, basés sur les ressources naturelles. Ces pays à eux seuls ne disposent pas nécessairement des capacités requises pour passer à la production et à la fabrication de produits plus élaborés. La ZLECAf peut les aider en créant un environnement qui encourage le développement de chaînes de valeur régionales. Les chaînes de valeur régionales répartissent la production des biens entre différents pays au sein d’une vaste zone géographique, les entreprises situées à différents endroits se spécialisant dans différentes parties du processus de production.

Tarifs douaniers, règles d’origine et libre circulation

Les chaînes de valeur régionales ne peuvent prospérer que si certaines conditions sont réunies. Les trois conditions les plus importantes ont trait aux tarifs douaniers, aux règles d’origine et à la circulation des personnes. 

  • Les droits de douane, en particulier les droits élevés, au sein d’une région, entravent le commerce régional et augmentent le coût de production des biens qui utilisent des intrants provenant d’autres régions. 
  • Les régimes de règles d’origine divergent entre les pays et les régions d’Afrique. Leur harmonisation simplifierait le commerce et stimulerait la formation de chaînes de valeur régionales (voir Règles d’origine dans le cadre de la ZLECAf).
  • Les gens d’affaires, les commerçants, les prestataires de services, les investisseurs et les spécialistes de tous les domaines doivent pouvoir se déplacer librement.

Quel rôle jouent les services ?

Les services représentent plus de la moitié du PIB de l’Afrique et sont essentiels pour favoriser le développement des chaînes de valeur régionales. La ZLECAf donne la priorité à la libéralisation de plusieurs secteurs de services importants, notamment les communications, les services aux entreprises, les transports, les services financiers et le tourisme. 

Le commerce de services ne peut véritablement se développer que si les personnes sont libres de se déplacer au-delà des frontières. Les chauffeurs routiers transportent des marchandises d’une région à l’autre. Les ingénieurs travaillent sur des projets d’infrastructure dans des pays où les compétences essentielles font défaut. Des spécialistes internationaux sont détachés auprès d’institutions locales et des professeurs vont enseigner dans des universités étrangères.

Règles d’origine dans le cadre de la ZLECAf 

Les règles d’origine sont des critères qui précisent la somme de traitement ou de transformation locale requise sur les matériaux et les biens semi-finis provenant de l’étranger pour qu’un produit puisse obtenir la mention « origine locale » et accéder aux marchés à des conditions préférentielles. La négociation des règles d’origine est complexe et laborieuse, en particulier parce que ces règles ont souvent une incidence considérable sur le commerce et l’activité industrielle des pays. Les règles peuvent également stimuler ou étouffer les chaînes de valeur régionales, en fonction de la manière dont elles sont définies. 

Un équilibre délicat

Les règles d’origine qui exigent une part importante de contenu local (contenu qui provient de la région) peuvent encourager la production et l’approvisionnement régionaux, mais pourraient freiner le commerce si la région ne produit pas suffisamment d’intrants à prix compétitifs présentant les caractéristiques requises. Les règles d’origine qui autorisent une part importante de contenu non local peuvent encourager le commerce, mais pourraient freiner la production locale et régionale, et la formation de chaînes de valeur régionales pour les produits « fabriqués en Afrique ». 

Une approche progressive

Les négociations de la ZLECAf prennent en compte ce dilemme en proposant des règles provisoires dans certains secteurs. Dans ces secteurs, les règles d’origine autorisent une plus grande part de contenu non local, dans un premier temps. Après trois ou cinq ans, les règles deviennent plus restrictives, exigeant que les produits utilisent un contenu entièrement africain pour bénéficier de la mention « origine locale » dans le cadre de la ZLECAf. 

À court et moyen terme, la ZLECAf n’harmonisera pas les règles d’origine sur l’ensemble du continent, mais appliquera des règles qui encouragent les échanges commerciaux entre les pays qui ne traitent pas déjà sur une base préférentielle au sein d’une communauté économique régionale. De même, les offres tarifaires dans le cadre de la ZLECAf sont négociées entre des pays et des blocs qui ne pratiquent pas déjà des tarifs préférentiels entre eux. Dans certains secteurs, les règles de la ZLECAf exigent davantage de contenu local que les règles convenues au sein des communautés économiques régionales.

Où en sommes-nous ?

Les signataires de la ZLECAf ont majoritairement adopté les règles d’origine de la ZLECAf : seules quelques règles concernant certains produits et secteurs sont encore en cours de négociation. L’un de ces secteurs est celui de l’automobile, où les règles détermineront dans une large mesure si le commerce et les investissements préférentiels prospèreront. Un autre secteur est celui du textile et de l’habillement, qui présente un grand intérêt pour de nombreux pays africains en termes d’industrialisation et de création d’emplois formels. 

Alors que le Protocole de la ZLECAf sur le commerce des marchandises est en cours de finalisation, la récente initiative de commerce permet à une sélection de produits d’être échangés selon les règles de la ZLECAf entre un petit nombre de pays qui ont déjà convenu des tarifs et des règles d’origine entre eux. Dans l’intervalle, les communautés économiques régionales continuent de jouer un rôle important dans la réglementation et la libéralisation du commerce.