Méthodologie et limite

 

Usage de la terminologie

L’ouverture des régimes de visa fait référence à la facilité avec laquelle les voyageurs peuvent obtenir l’autorisation de se rendre dans un pays et d’y entrer, dans l’attente de la décision finale des services d’immigration du pays de destination. Plus un pays a un régime de visa ouvert, plus il est facile pour un voyageur de s’y rendre. 

Il existe différents degrés d’ouverture des régimes de visa:Un pays au régime de visa plus ouvert a une politique généralement plus libérale ou plus souple pour les visiteurs, ce qui signifie que les visiteurs n’ont pas besoin de visa pour entrer sur son territoire ou peuvent obtenir un visa à l’arrivée. À l’inverse, un pays dont le régime de visa est restrictif exige des visiteurs un visa avant leur voyage. Dans ce cas, les visiteurs peuvent être tenus d’obtenir un visa auprès d’une ambassade, d’un consulat ou d’une autre source. De nombreux pays ont mis en place des systèmes de visas électroniques, ce qui ajoute une certaine commodité, mais exige toujours que la procédure de demande de visa soit effectuée avant le voyage. 

Là où des pourcentages sont attribués, ceux-ci correspondent généralement à la proportion de citoyens africains auxquels s’applique une politique en matière de visa particulière d’un pays ou, dans le cas de la réciprocité des visas, à la proportion des politiques en matière de visa d’un pays qui sont appliquées en retour par tous les autres pays de la région.

Sigles et acronymes

AES Alliance des États du Sahel
AVE Autorisation de voyage électronique
BAD Banque africaine de développement
CAE Communauté de l’Afrique de l’Est
CEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
CEEAC Communauté économique des États de l’Afrique centrale
CEMAC Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale
CEN-SAD Communauté des États sahélo-sahariens
Code QR Code de réponse rapide
COMESA Marché commun de l’Afrique orientale et australe
CUA Commission de l’Union africaine
EUR Euro
GTI Initiative de commerce guidé
IATA Association du transport aérien international
IGAD Autorité intergouvernementale pour le développement
IOVA Indice d’ouverture sur les visas en Afrique
PAPSS Système de paiement et de règlement panafricain
PFMP Protocole sur la libre circulation des personnes
RDC République démocratique du Congo
REC Communauté économique régionale
RPC Régime de promotion du commerce
SAATM Marché unique africain du transport aérien
SADC Communauté de développement de l’Afrique australe
UA Union africaine
UE Union européenne
UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine
UMA Union du Maghreb arabe
USD Dollar des États-Unis
ZLECA Zone de libre-échange continentale africaine

Méthodologie

Les notes individuelles, dérivées des différentes catégories de politiques en matière de visa des pays, servent d’indicateurs indirects de la facilité avec laquelle les citoyens peuvent se rendre dans chaque pays et reflètent globalement le degré d’accueil des pays à l’égard des citoyens d’autres pays africains. 

La note IOVA d’un pays se calcule en agrégeant les notes individuelles de la politique en matière de visa du pays telle qu’elle est appliquée aux ressortissants de tous les autres pays africains. La méthodologie différencie ici principalement les politiques qui exigent des voyageurs qu’ils demandent et obtiennent un visa avant leur voyage, celles où les voyageurs ont la possibilité d’obtenir un visa à leur arrivée au point d’entrée du pays de destination, et les scénarios de voyages où l’entrée est autorisée sans visa. 

Notes et classements. Les notes au titre de l’IOVA vont de 0 à 1. La note 0 s’applique aux pays dont les politiques en matière de visas sont les plus restrictives (tous les voyageurs doivent obtenir un visa avant leur voyage), tandis que la note 1 s’applique aux pays qui ont supprimé les restrictions en matière de visas pour tous les autres citoyens africains. 

Plus la note d’un pays est élevée (plus proche de 1), plus celui-ci a un « régime de visa ouvert » et mieux il est classé.

Catégories et pondérations . Pour calculer la note de chaque pays, l’IOVA évalue sa politique en matière de visa par rapport à chacun des 53 autres pays du continent et classe chaque politique dans une des trois catégories ci-dessous. Chaque catégorie est pondérée :
 

Catégorie

Pondération

Visa obligatoire avant le voyage 0
Visa à l’arrivée 0,8
Accès sans visa 1,0

Calculs. Pour calculer la note d’un pays, l’IOVA suit les quatre étapes suivantes :

1. Décompte du nombre de pays qui entrent dans chaque catégorie (visa obligatoire avant le voyage, visa à l’arrivée, accès sans visa).

2. Conversion de ce nombre en pourcentage de tous les pays africains.

3. Pondération des pourcentages en fonction du poids attribué à chaque catégorie.

4. Addition des chiffres obtenus.

Formule. Note IOVA = [(% de pays africains dont les ressortissants doivent obtenir un visa avant de voyager × 0) + (% de pays africains dont les ressortissants peuvent obtenir un visa à l’arrivée × 0,8) + (% de pays africains dont les ressortissants peuvent voyager sans visa × 1)]. 

Exemple

Le pays X exige des ressortissants de 13 pays d’obtenir un visa avant de voyager ; il permet aux ressortissants de 30 pays d’obtenir un visa à l’arrivée ; et autorise les ressortissants de 10 autres pays à entrer sur son territoire sans visa. La note du pays X est calculée comme suit :

Note IOVA pour le pays X = [(13/53 × 0) + (30/53 × 0,8) + (10/53 × 1)] = 0,642

Limites

L’IOVA rassemble et évalue les politiques de visa de chaque pays africain telles qu’elles s’appliquent au voyageur occasionnel de courte durée en provenance de tous les autres pays africains. Ces politiques sont généralement appliquées de manière différenciée. Par exemple, la plupart des pays appliquent des régimes de visas différents selon les nationalités. Les politiques en matière de visa mesurées ne s’étendent pas au droit de résidence et d’occupation dans un autre pays, même si certaines régions ont atteint des niveaux d’intégration plus élevés et ont fait des progrès significatifs dans ces domaines. Par défaut, elles ne s’étendent pas non plus à d’autres activités commerciales qui peuvent, par exemple, nécessiter un visa d’affaires. 

L’évaluation de l’ouverture en matière de visas nécessite une source d’information cohérente. Depuis la publication du rapport en 2016, les données relatives à la politique des visas proviennent de l’IATA, l’organisme représentatif de l’industrie du transport aérien international, car il gère une base de données mondiale sur les exigences des pays en matière de passeports, de visas et de santé pour les voyages transfrontaliers. Il est donc essentiel que les pays recoupent les informations que l’IATA partage avec l’industrie, puisqu’elles éclairent les conseils donnés aux voyageurs par leurs agents de réservation ou affichés sur les sites Web de voyage et aident à déterminer les restrictions de pré-embarquement que les compagnies aériennes peuvent appliquer aux voyageurs potentiels, compte tenu de certaines responsabilités qu’elles assument en tant que transporteur. 

Il arrive que les informations de l’IATA soient en contradiction avec les informations figurant sur les sites Web des gouvernements ou d’autres ressources. Il arrive également que l’information soit périmée, qu’elle ne soit pas entièrement mise à jour ou qu’elle n’ait pas été communiquée à l’IATA. Il arrive aussi que de nouvelles politiques ne soient pas encore pleinement en vigueur ou que d’anciennes politiques continuent d’apparaître sur différents sites officiels. 

Afin d’aborder la collecte des données avec cohérence, ce rapport utilise les informations telles qu’elles apparaissent dans les champs pertinents de la base de données de l’IATA au cours de la période de collecte des données. En l’absence d’erreurs évidentes, s’écarter de cette approche risquerait d’introduire des sources de données non vérifiées, voire anecdotiques, et d’autres incohérences, même si, à première vue, elles semblent exactes.

L’expérience réelle des voyageurs ne correspond pas toujours aux politiques officielles des pays en matière de visas. Par définition, un visa autorise simplement le voyage dans un pays, mais ne garantit pas le droit d’y entrer. La décision finale est la prérogative des agents d’immigration au point d’entrée. Les pays différencient également les visas en fonction de l’objectif poursuivi : par exemple, lorsque le voyage est effectué à des fins professionnelles, un visa peut être exigé ou soumis à des critères différents. De même, un visa d’entrée standard ne permet généralement pas à son détenteur de séjourner ou de résider à long terme. 

Les politiques en matière de visas (et l’expérience des voyageurs) peuvent, dans la pratique, différer entre les points d’entrée, par exemple, les voyageurs arrivant par des compagnies aériennes internationales à l’aéroport commercial d’un pays, et ceux qui entrent par les frontières terrestres. À certaines frontières, les voyageurs peuvent être soumis à des restrictions et à des exigences incompatibles avec la politique officielle en matière de visas. Certaines frontières terrestres peuvent même être franchies par le truchement de systèmes de passage non règlementés, en suivant d’autres systèmes et comportements informels, même en l’absence de documents de voyage officiels tels que le passeport national. Dans d’autres cas, l’expérience vécue par les voyageurs représente une charge administrative bien plus importante que celle attendue sur la base de la politique officielle. Les fermetures soudaines de frontières ou les restrictions unilatérales de voyage continuent de faire partie de l’expérience de nombreux voyageurs transfrontaliers potentiels, que ce soit en raison d’un conflit plus large, de différends transfrontaliers locaux ou d’une myriade d’autres facteurs. 

En outre, plus de voyageurs franchissent les frontières terrestres de l’Afrique en voiture, en bus, en camion, à vélo ou à pied, que ceux empruntant les transports aériens internationaux officiels et généralement très règlementés. Les données et les conclusions de l’IOVA doivent donc être considérées dans ce contexte plus large.