Avant-propos de la Commission de l’Union africaine
 

L’intégration continentale a fortement progressé au cours de l’année écoulée, les pays poursuivant leurs efforts en vue de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), projet phare de l’Agenda 2063, lequel est le cadre de l’Union africaine pour la transformation structurelle. L’Agenda 2063 vise, par l’intermédiaire de la ZLECAf, à accroître le commerce intra-africain et à favoriser le développement de l’industrie, de l’agriculture et des infrastructures. L’ultime aspiration est une Afrique prospère, ancrée dans la croissance inclusive et le développement durable.

Les négociations sur la ZLECAf sont souvent complexes. Les protocoles relatifs au commerce des biens et des services et au règlement des différends ont été en grande partie finalisés, de même que ceux relatifs à l’investissement, à la politique de concurrence et aux droits de propriété intellectuelle. Les protocoles portant sur le commerce numérique et sur les femmes et les jeunes dans le commerce sont en cours de négociation. Il s’agit là d’éléments clés du programme de transformation de la ZLECAf.

En 2022, les échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECAf ont débuté entre un groupe de pays – dont certains sont géographiquement éloignés – qui, jusqu’alors, n’avaient jamais commercé à des conditions préférentielles. Ce projet pilote est désormais étendu au commerce des services.

Le commerce des marchandises ne peut prospérer sans la libéralisation du commerce des services, qui dépendent tous deux de la libre circulation des personnes à travers les frontières de l’Afrique, loin de toute bureaucratie excessive. La coopération en matière de migration de la main-d’œuvre et de mobilité des personnes au niveau intra-africain est intimement liée à l’intégration continentale et constitue un catalyseur essentiel à la bonne mise en œuvre de la ZLECAf. L’extension du projet pilote au commerce des services enverra un signal important indiquant que l’Afrique est ouverte aux affaires.

Le renforcement et l’accélération des initiatives politiques visant à établir un système commercial continental simplifié, qui rationalise les procédures de visa, les procédures frontalières et les systèmes de paiement, sont essentiels pour parvenir à un continent intégré sur le plan socioéconomique.

Le rapport de cette année sur l’ouverture des régimes de visa en Afrique révèle que l’Afrique poursuit sa trajectoire ascendante en matière de libéralisation de la circulation des personnes sur le continent. En 2023, l’ouverture des régimes de visa a enregistré sa note la plus élevée, dépassant les niveaux observés avant la pandémie. De nombreux changements ont consisté en un assouplissement progressif des régimes de visa des pays. L’année 2023 a également vu augmenter le nombre de champions qui offrent un accès sans visa à tous les citoyens africains.

L’Union africaine est fière des progrès réalisés par les pays en matière de libre circulation des personnes. Le présent rapport présente des exemples de réussite sur l’ensemble du continent et indique la marche à suivre pour faire encore plus de progrès dans les années à venir. Nous n’avons jamais été aussi près de réaliser le potentiel de la ZLECAf concernant l’intégration du continent.

S. E. Mme l’Ambassadeur Minata Samate Cessouma

Commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social
Commission de l’Union africaine